Légende de l’image
Origine de Nogent-le-Phaye
– Nogent vient de Noviento, signifie « nouvel établissement »
– Le Phaye, mis pour « Feis » du latin « ficus » (corbeille) signifie du fix (relevant du trésor royal), d’après G. Villette, toponymisme aux archives nationales.
On dit également localement : Nogent vient du latin Nongente qui veut dire 900 (il y aurait eu 900 hommes à l’époque romaine).
Des descendants du Général Marceau à Nogent-le-Phaye
Dernièrement, nous avons pu lire dans les colonnes de la presse locale que la ville de Chartres ayant décidé de se doter de nouveaux parkings, un important chantier appelé » Cœur de Ville » vient de s’ouvrir et ce pour une durée d’environ trois années. A cette occasion, la stature de bronze de 1900 kg du Général François-Séverin MARCEAU qui s’élevait Place des Epars a dû être déboulonnée et transférée dans un lieu sûr pendant la durée des travaux.
Ces travaux ont fait l’objet de commentaires dans les journaux locaux et nous ont incités à nous pencher sur le destin d’un des enfants célèbres de la ville, François-Séverin MARCEAU Général de la Révolution, puis de l’Empire, né à Chartres, le 1er mars 1769 rue du Chapelet – devenue rue Marceau – dans la maison située au n°22, occupée de nos jours par Monsieur GALLAS, opticien.
Concernant notre village, nous avons appris que des descendants de cet illustre général avaient habité rue de la Croix-Buisée à Nogent-le-Phaye au n°17. Il s’agit de Monsieur et Madame Roland MARCEAU, aujourd’hui décédés, mais bien connus d’une partie des anciens habitants.
Nous avons rencontré Monsieur Jean-Claude MARCEAU, un des fils de cette famille, né en 1940, qui s’intéresse de très près à tout ce qui concerne son ancêtre. Monsieur Jean-Claude MARCEAU collectionne de nombreux documents relatifs à François-Séverin MARCEAU. Il possède entre autres une photocopie de son acte de naissance et de son testament, ainsi que de nombreuses coupures de journaux. Il était parmi les personnes présentes place des Epars, le 14 octobre dernier et a assisté avec beaucoup d’émotion à la descente de la statue, précisant qu’il ne pensait pas la voir un jour de si près. » Elle est magnifique ! » a-t-il précisé et espère de tout cœur assister à sa réinstallation à la fin des travaux. Quelques jours plus tard, Monsieur Dominique JOLY responsable du service archéologique de la ville de Chartres, a procédé à l’ouverture de la cassette enfouie sous la statue du général et ce fut un moment très fort pour notre interlocuteur. La cassette entourée d’un morceau de journal humide, placée sous les pieds de la statue lors de son inauguration le 21 septembre 1851 au milieu de la Place des Epars, contenait : le programme de la cérémonie d’inauguration, une petite boîte renfermant une partie des cendres du Général, une seconde boîte contenant une médaille à l’effigie de MARCEAU et cinq pièces de monnaie de 1851, un livre sur le Général écrit par Doublet de Boistibault, le procès verbal et le discours du maire de l’époque rédigé sur un parchemin mais dont l’encre s’est effacée, à cause de l’humidité. En effet un trou, causé sans doute par une balle pendant un des conflits de notre Histoire, a été découvert dans les pieds de la statue et a permis l’infiltration de l’eau de pluie. Le contenu de cette cassette est exposé jusqu’au 1er février 2004 à la Maison de l’Archéologie 16, rue Saint-Pierre à Chartres.
Statue du Général Marceau
Monsieur Jean-Claude MARCEAU nous précise qu’en 1996, à l’occasion du bicentenaire de la mort de François-Séverin MARCEAU, les descendants du Général ont été invités par les autorités allemandes aux cérémonies qui ont eu lieu à Coblentz dans la forêt où est érigé un monument en l’honneur du jeune Général. Il précise qu’à la mort de ce grand soldat, apprécié de tous, ses ennemis vinrent se recueillir sur sa dépouille. Autrichiens et prussiens ont respecté son tombeau et sur le monument de Coblentz, on peut lire » qui que tu sois, ami ou ennemi, respecte les cendres de Marceau « .
Lors de cette cérémonie, des » MARCEAUX » d’Amérique étaient également présents. En effet le fils d’un demi-frère du Général chartrain appelé » Marceau l’Américain » émigra aux Etats-Unis, en Louisiane, où il devint cultivateur et acquit une certaine fortune. Un autre frère prénommé Nicolas-Séverin dit » Marceau-Villeray » s’expatria également en Amérique où il tenta sans succès de faire fortune. Il revint mourir dans la misère à Bordeaux. Ces » MARCEAUX » ont fait souche aux Etats-Unis et certains d’entre eux restent attachés à la mémoire de leur ancêtre français. Un » x » se trouve accolé à leur nom, ce qui les distingue de la branche française.
Pour en revenir à notre interlocuteur, Monsieur Jean-Claude MARCEAU, ce dernier pense que sa descendance avec l’illustre chartrain remonte à la 5e génération par un frère ou un demi-frère du Général…
Sur une des façades de l’Arc de Triomphe à Paris, tournée vers les Champs-Elysées, on peut admirer un bas relief représentant les funérailles de MARCEAU. C’est l’œuvre du sculpteur Henri LEMAIRE. Le nom de François-Séverin MARCEAU se trouve également gravé parmi les généraux de la Révolution et de l’Empire.
François Séverin Marceau-Desgraviers
Un enfant de Chartres
François-Séverin MARCEAU-DESGRAVIERS est né à Chartres le 1er mars 1769, au numéro 22 de la rue qui porte aujourd’hui son nom. Son père, procureur au bailliage de Chartres avait ajouté à son nom patronymique celui de l’une de ses propriétés. Sa mère n’appréciant pas la couleur de ses cheveux qui étaient roux, le confia à une nourrice et l’enfant fut élevé à Luisant. C’était un enfant plein de vie et son enfance fut heureuse. Sa demi-sœur EMIRA (née du premier mariage de son père) femme énergique et très jolie, fut toujours très proche de lui et le soutint dans les moments difficiles.
Après ses études, il s’engage à l’âge de 16 ans dans le régiment de Savoie-Carignan. Trois ans plus tard, il est sergent, chargé de former les jeunes officiers nobles de son régiment. En 1789, il participe à la prise de la Bastille et devient à 21 ans l’aide de camp de La Fayette. De retour à Chartres, il instruit le bataillon de la Garde Nationale qu’il commandera en second lors de la campagne de 1792, couronnée par la bataille de Valmy. Arrivé en 1793 dans l’armée de l’Ouest avec le grade de lieutenant, ce meneur d’hommes, courageux et clairvoyant, devient sept mois plus tard, général en chef.
En 1794, à la bataille de Fleurus en Belgique, selon l’expression du Maréchal Jourdan, » il se battit comme un lion » et eut son cheval tué sous lui. Il entra victorieux à Coblentz le 23 octobre 1794. En 1795, il décima les Autrichiens et signa un armistice. Le 19 septembre 1796, à Höchtenbach, près d’Altenkirchen, monté sur un cheval pour reconnaître les positions de l’ennemi autrichien, il fut repéré par un chasseur tyrolien embusqué derrière un arbre qui tira sur lui un coup de carabine. Blessé à mort, il mourut deux jours plus tard, le 21 septembre 1796, dernier jour de l’an IV de la République. Il avait 27 ans. Sa fiancée, Agathe de Châteaugiron, s’apprêtait à le rejoindre en Rhénanie où leur mariage devait être célébré quelques jours plus tard.
La mort de MARCEAU provoque une douloureuse émotion dans la France entière. La légende se met alors en marche. Des poèmes fleurissent. A Chartres, dès 1801, une colonne est érigée sur l’actuelle place Marceau. En 1845, une souscription est lancée pour la future statue de la place des Epars. Sculptée par Auguste PREAULT, elle est inaugurée » en grande pompe » le 21 septembre 1851. Les troupes défilent, la place des Epars et les boulevards sont illuminés. Les chartrains dansent et les indigents reçoivent une distribution importante de 2000 kg de pain.
Une rue Delacroix-Frainville à Nogent-le-Phaye
Monsieur Joseph DELACROIX-FRAINVILLE est né à CHARTRES le 26 Janvier 1749, « de Hilaire-Augustin- Charles Delacroix, procureur au baillage et siège présidial de Chartres, et de Marie-Françoise Yvon » il épousa Angélique Françoise Dufour qui lui apporta la propriété de La Boissière dont il fût le deuxième propriétaire. Aujourd’hui les propriétaires de la Boissière sont ses descendants directs de 5ème et 6ème génération.
Qui était Monsieur Joseph DELACROIX FRAINVILLE ?
Monsieur Joseph DELACROIX-FRAINVILLE étudia le droit et se distingua au barreau de Paris dont il devint bâtonnier. Chevalier de la Légion d’honneur et plusieurs fois président du collège électoral d’Eure-et-Loir, il fut élu, le 11 septembre 1819, député de ce département, par 407 voix sur 721 votants et 1,417 inscrits. Il prit place au côté gauche, parmi les libéraux constitutionnels et vota contre les deux lois d’exception et pour le nouveau système électoral amendé. Il fut rapporteur de la commission chargée d’examiner le projet de loi relatif aux décomptes des biens nationaux.
Joseph DELACROIX-FRAINVILLE
Il proposa à la loi suspensive de la liberté individuelle un amendement (qui fut rejeté) dont l’objet était de permettre au prévenu d’appeler un conseil, lorsqu’il aurait subi son interrogatoire, Il parla encore : sur la loi de censure, sur les comptes antérieurs à 1819, soutint l’amendement du général Demarçay, tendant à faire payer 50 francs d’entrée par kilogramme aux laines étrangères fines en suint, et 100 francs aux laines fines lavées. A propos de la loi électorale, il appuya la motion de Camille Jordan, en faveur du maintien de l’élection directe avec la division des collèges. – Delacroix-Frainville ne siégea que jusqu’en 1820. Il ne fit point partie d’autres législatures.
Il est à noter qu’il fut l’avocat du Maréchal Ney.
Il décéda à PARIS, le 24 décembre 1831 et repose au cimetière du Père Lachaise.
(Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A. Robert et G. Cougny)
(Photo et informations fournies par la famille).
Quelques personnalités ont séjourné à Nogent-le-Phaye
Henri III
En 1588, alors que les émeutes avaient éclaté dans la capitale, il se rendit à Chartres et séjourna quelques jours chez son valet de chambre qui possédait une gentilhommière dans notre village.
Camille Corot
La révolution des Trois Glorieuses qui avait éclatée le 27 juillet 1830 angoissait Corot. « Le sifflement des balles dérangeait sa quiétude. Il fit son paquet et profita de l’occasion pour esquisser son tour de france ». C’est parce qu’il s’était réfugié à Nogent-le-Phaye (chez l’oncle de Théodore Scribe) qu’il s’est trouvé un jour en face de la cathédrale. Il y a peint notamment « La Petite Beauceronne », il s’agit d’un portrait en pied d’une femme vêtue d’une robe noire.